"Féodalité. 
              
              
Primitivement, ce fut une simple motte féodale qui, entre les mains des
              Lusignan, devint une forteresse : d'origine très ancienne, puisqu'elle
              se donnait pour ancêtre la fée Mélusine "Mère Lusine", la fée bâtisseuse,
              moitié femme, moitié serpent... et peut être que la forteresse a surgi
              d'une dorne de pierres qu'elle laissa tomber une nuit de "noire lune" alors
              qu'elle survolait la région Poitevine... La maison des Lusignan acquit
              dès le haut Moyen Age une puissance qui permit à Guy de Lusignan de monter
              sur le trône de Chypre et de Jérusalem - île conquise par Richard Cœur
              de Lion au début du XII siècle. 
              
Elle fut prise en 1242 par St-louis sur Hugues XI de Lusignan qui
              avait des démêlés avec le roi et donné par celui-ci à son frère Alphonse,
              comte du Poitou. Le château fut restitué à ses descendants car il fit sa
              soumission et rentra en grâce (il accompagna le roi à la croisade et mourut
              dans un combat en arrivant en Égypte en 1249).  En 1303 Le château
              passa par la suite aux Mello puis aux Craon et aux Chalons.
              
              
              Il fut saisi par les Anglais en 1363 sous le règne d'Edouard III et donné
              à Guillaume de Felton, Sénéchal du Poitou. Mais après la victoire de Du
              Guesclin en 1369, le château revient à son ancien propriétaire Amaury de
              Craon.  Puis succéda Guy de la Trémoille (Chambellan,1er Ministre
              et Gouverneur du royaume de Charles VII), Louis de La Trémoille vendit
              Cherveux en 1457 à Amaury d' Etissac (seigneur de Coulonges-les-Royaux)
              qui le céda à Jean de Naydes qui à son tour le vendit à la famille Chenin. 
              Leur fille Louise Chenin épousa Robert Conningham en mai 1440. D'origine
              écossaise, capitaine de la garde du corps du roi (fort bien en cour auprès
            de Louis XI, Il combattit les anglais à Formigny avec Arthur de Richemont seigneur de Parthenay. 
(Robert de Cuningham" édition Dumont Paris, 1841. Chapitre II,              La victoire de Baugé avait relevé le courage abattu des Français, en leur faisant espérer que les anglais ne seraient pas toujours invincibles. Dés cette époque, cette nation, trop facile à se laisser aller au découragement, recouvra une partie de son énergie. Avec l'instinct de sa force reparut celui de sa puissance, et s'élevant à la hauteur des graves circonstances dont elle se trouvait victime, elle prépara ces jours d'une gloire prestigieuse dont les fruits amenèrent l'expulsion de l'Anglais, le recouvrement de l'indépendance territoriale et le rétablissement du trône presque abattu.
            Plusieurs semaines venaient de s'écouler depuis cette mémorable journée. Robert de Cuningham, remis de ses blessures par les soins de l'Ermite, lui avait confié qu'il était né en Ecosse et servait dans l'une des compagnies des gens d'armes conduites au secours du Dauphin, par le comte Stuart de Buchan. Cadet de famille, il venait chercher la fortune au service de la France. Comme il pensait que ses blessures à peu près fermées ne semblaient pas exiger un plus long séjour à l'ermitage, il exprima son désir de retourner sous les drapeaux, rejoindre ses compatriotes.            L'Ermite, loin de consentir à l'éloignement de Robert, lui objecta l'impossibilité pour le moment de sortir de sa retraite où il se trouvait en sureté. Les troupes du Dauphin avaient abandonné les environs de Baugé, et leur éloignement laissait le champ libre aux excursions des anglais, dont les partisans désolaient la campagne par le pillage. Robert risquait en s'éloignant de tomber entre leurs mains, de perdre la vie ou de devenir leur prisonnier.) 
Cunningham (ou Conygham selon les textes de la BNF) eut les
              moyens de faire élever le château dans sa forme actuelle d'un seul jet,
              vers 1470. Accusé de traîtrise par Charles VII, puis réhabilité par Louis XI, il meurt en 1479.   
              
              
              
            
            Blason des Cunningham
            
              
Guerres de religion 
              
Cherveux fut transmis par mariage aux Puyguyon, puis aux St-Gelais. Louis
              de St-Gelais, Amiral de la flotte protestante, un des principaux chefs
              protestants de la région, s'empara de Niort et fut chargé du commandement
              de la province du Poitou dont Henri IV le nomma par la suite Lieutenant
              Général. Il en fit une redoutable place forte. Elle allait être néanmoins
              prise et subire bien des avaries en 1569 par le comte du Lude qui passa
              toute la garnison au fil de l'épée. Ensuite en 1574 par le duc de Montpensier.
              Enfin en 1586, le 15 décembre elle subit les assauts de M. Malicorne, gouverneur
              du Poitou. A la mort de louis de St-Gelais, son fils Josué de St-Gelais
              devint seigneur de Cherveux. Il fit don à l'église réformée, d'un jardin
              pour y édifier un temple en 1620.
              
Après toutes ces épreuves, le propriétaire Charles de Saint-Gelais se
              convertit au catholicisme et fit interdire le culte protestant à Cherveux. 
              
Succèderent aux Saint-Gelais les Plessis-Chatillon, puis au 18ème siècle
              les Narbonne-Pelet. 
              
              
La Révolution. 
              
              
              Le comte et la comtesse de Narbonne Pelet moururent guillotinés.
              Leurs biens furent confisqués et vendus au profit de la nation. Les
              archives furent brûlées au milieu de la cour et le pic des démolisseurs
              saccagèrent les blasons. L'accès aux douves pour les habitants qui venaient
              faire boire leurs animaux et laver leur linge évita sa destruction. Il
              fut vendu à Monsieur Pierre Alloneau le 12 frimaire an III de la révolution (l'état se réservait le droit de le démolir quand bon lui semblerait sans indemnité à l'acquereur) élu maire du village. Il se facha avec son premier adjoint et fit interdir l'accès à la basse-cour. "les habitants menèrent un recours en justive pour conserver le droit sur l'eau. Au final après 15 ans de procédure, la justice donna raison à Pierre Alloneau, car il n'y avait pas dans l'acte de vente, la mention de servitude de passage entre la place publique et l'abreuvoir situé aux abords de la douve. Le propriétaire fit démolir deux tours en 1886  puis les étages du donjon, ainsi que les remparts de la haute-cour.  Les descendants de celui-ci (famille
              Clouzot Meynier) le conservèrent jusqu'en 1931 et le vendirent à Monsieur
              et Madame Redien (dont le père d'abord et lui-même ensuite étaient fermiers depuis
              1912 Le château fut classé Monument Historique le 16 septembre 1929. Il
              est aujourd'hui la propriété de M et Mme Eckel.